Provenance : Collecté par M. Mayer à Dellefeld, Palatinat et acquit par le Musée Zoologique de Strasbourg en 1895.
La première mention connue du phénomène date de 1564
Depuis le Moyen-Age, les hybrides sont généralement liés aux péchés capitaux. Par exemple le Dragon à sept têtes, représentation du Mal.
La Bête de l'Apocalypse (tableau d'A. Dürer, gravure de l'Apocalypse selon Saint Jean) : "sur la droite, la Bête à sept têtes et dix cornes couronnées s'élève de la mer. Chacune de ces têtes incarnent un des péchés capitaux à travers un animal et des attributs emblématiques. On reconnait le lion pour l'orgueil, le lièvre pour la luxure, les cornes d'escargot pour la paresse, les petits yeux vifs et le large bec de volatile pour l'envie."
Extrait du livre "les Monstres" de Martial Guedron
L'ordre des péchés en 1270 avec comme procédé mnémotechnique SAGLIA formés des premières lettres de :
- superbia (orgueil)
- avaritia
- luxuria
- ira (colère)
- gula (gourmandise)
- invidia (envie)
- acedia (paresse)
"(...) mais la liaison toujours présente du lion avec l'orgeuil n'était pas très démonstraive pour les occidentaux qui n'en avaient jamais vu. (...) Ce n'est plus l'homme qui agit comme un animal mais ce dernier qui est antropomorphisé et supporte donc les attitudes des Hommes. Pour que ce système devienne réellement signifiant, il faut que l'animal soit connu des fidèles, et même des familiers."
"Utilisant la crainte de la Mort, -du Mal- les prédicateurs répandirent la peur des sept péchés capitaux mortels. Ce fut le programme dévellopé à l'intention des travailleurs des villes et des campagnes, de tous ceux qui ne savaient pas lire. Plusieurs méthodes de mémorisation furent pratiquées, mais la référence à un animal pour se souvenir de chacun des péchés obtint le plus grand succès."
Extrait d'un article de Mireille Vincent-Cassy dans "les animaux et les péchés capitaux : de la symbolique à l'emblématique"
Rôle maléfique du Rat avec Prospérine (déesse romaine des enfers) et son voile parsemé de rats brodés.
Dictionnaire du symbolisme animal (J-P. Clébert)
Rat (grec) : sminthos. Surnom d'Appolon après avoir disséminé de nombreux rats ravageurs (suite à la négligence et la paresse de l'homme d'église)
Cathédrale St Siffrein de Carpentras, la boules aux raths ; ex-voto destiné à exorciser les rongeurs coupables
Panneau peint de Jacopo del sellaio : parmi les symboles du temps ; deux rats (jour et nuit) grignotent inlassablement le moment qui passe. (l'objet détourné du péché ?)
"La concurrence touristique avec certaines villes comme Londres, estime Philippe Reigné, s'exprime notamment par l'élimination des animaux. Les rats en particulier, qui provoquent un dégoût moral, irrationnel et subjectif." (devenu universel?)
Extrait article Vice
Synthèse d'une pensée de F. Nietzsch : ne pas lutter contre le péché, soit le christianisme, mais lutter contre la souffrance, soit au-delà du Bien et du Mal
Ce n'est pas le lieu ici de reprendre l'analyse de ce cas obsessionel lié à l'érotisme anal, mais on soulignera avec Freud que le rat est un animal sale, se nourrissant d'excréments et vivant dans les égoûts. Mais Freud ajoute aussi que dans les légendes, le rat apparaît moins comme un animal dégoûtant que comme un animal sinistre (de sinistra, qui est à gauche, soit préjudiciable, qui présage ou annonce des malheurs) et inquiétant, l'âme des Morts.